Les professionnels du secteur les attendaient depuis plus d’un an. Les contrats de performance de l’offshoring ont finalement été signés ce jeudi 5 mai. Comme pour l’automobile ou les matériaux de construction, ces contrats de performance viennent en appui au lancement d’écosystèmes dédiés à l’activité. Ces derniers concernent 5 filières de l’offshoring : la gestion de la relation client (CRM), l’externalisation des processus d’affaires (BPO), l’externalisation des métiers liés aux systèmes d’information (ITO), l’externalisation des activités d’ingénierie et de R&D (ESO) et l’externalisation des activités stratégiques avec un contenu «savoir» et exigeantes en expertise (KPO). Des objectifs clairs ont par ailleurs été fixés. C’est ainsi que 60 000 emplois directs doivent être créés pour atteindre un effectif total de 123 000 personnes employées dans ces filières. Le chiffre d’affaires à l’export doit passer de 8 (en 2015) à 26 milliards de dirhams. Des objectifs à atteindre dans les 5 années à venir.
La contribution de l’Etat est estimée à 1,5 milliard de DH
«Nous avons attendu longtemps mais tout est bien qui finit bien», résume Abderrafie Hanouf, DG de MedZ Sourcing. «Les contrats de performance comportent une forte connotation régionale mais également un effort important pour soutenir la base installée», précise-t-il. Les mesures prises pour soutenir le développement de l’offshoring ont en effet le mérite d’être fortes. Elles sont au nombre de 7, à commencer par trois mesures fiscales phares. D’abord, une contribution de l’Etat liée à l’impôt sur le revenu instaure un plafonnement de la charge fiscale de ce dernier à 20% pour «les entreprises installées dans les plateformes industrielles intégrées (P2I) offshoring». Cette mesure est complétée par un plafonnement à 10% de la charge fiscale (IR) pour les «entreprises respectant des critères spécifiques et installées dans les P2I offshoring secondaires ou dans les régions non dotées de P2I offshoring». Ensuite, une contribution de l’Etat liée à l’impôt sur les sociétés prévoit que la charge fiscale de celui-ci n’excède pas 8,75% (contre 17,5% actuellement) «pour les entreprises respectant des critères spécifiques et installées dans les P2I offshoring ou dans les régions non dotées de P2I offshoring». Une mesure déjà présente dans le Plan Emergence est reconduite. Il s’agit de l’aide à la formation au profit des nouvelles recrues pendant les 3 premières années de leur recrutement. Deux mesures sont introduites. D’abord, une prime à l’investissement matériel et immatériel plafonnée à 20% pour les entreprises installées dans des régions dotées de P2I, et à 30% pour les entreprises installées à Fès Shore, Oujda Shore, Technopolis et Tétouan Shore ou dans les régions non dotées. Ensuite, une prime à la croissance qui rétribue les entreprises performantes à hauteur de 10% du chiffre d’affaires service export additionnel. La dernière de ces 7 mesures consiste en facilitations administratives, notamment pour l’obtention de visa ou le recrutement d’expatriés pour les entreprises respectant des critères spécifiques ou signataires de conventions d’investissement. Au total, l’Etat s’engage à investir 1,5 milliard de DH pour le secteur d’ici 2020. «Nous avions besoin d’un nouveau souffle. Ces nouvelles mesures auront un impact direct sur le compte de résultat», commente Youssef Chraïbi, président de l’Association marocaine de la relation client (AMRC). «Pour tirer notre épingle du jeu, notre objectif est de nous positionner comme best cost en développant notamment du multicanal et du multilangue», précise-t-il. De son côté, MedZ, qui a déjà aménagé 4 P2I offshoring pour un investissement de 3 milliards de DH, a décidé de geler les loyers de toutes ses P2I jusqu’en 2020. Les tarifs sont en outre plafonnés à Casanearshore (120 DH HT/m2) et à Technopolis (110 DH HT/m2). «Nous avons pris des mesures fortes qui vont nécessiter un effort financier important mais qui réaffirment notre soutien à nos clients en contribuant à optimiser leur structure de coût et en leur donnant de la visibilité», explique Abderrafie Hanouf. Afin de promouvoir le développement des régions, à commencer par Fès Shore, commercialisé à 50%, et Oujda Shore dont la commercialisation vient d’être lancée, un différentiel de coût de 30% sera maintenu entre les parcs de Casa-Rabat et les parcs régionaux. Enfin, pour accompagner la création de 60 000 emplois d’ici 2020, 500 000 m2 doivent être aménagés d’ici là.